Résumé : Cette étude, réalisée sous l’égide de l’Université de Haïfa et du Technion, fait partie intégrante de l’étude génétique globale des hommes Juifs sépharades et des juifs du Levant, non ashkénazes. Elle est menée sur une cohorte d’hommes d’ascendance paternelle juive marocaine récente ou, plus ancienne, originaire de la péninsule ibérique. Des signatures détaillées des séquences d’ADN du chromosome Y seront obtenues à partir de cette cohorte. Il s’agit de la première étude génétique qui porte spécifiquement sur les hommes juifs marocains.
Contexte : La grande majorité de la population juive du Maroc et, en particulier, des villes côtières et des grandes villes de l’intérieur telles que Marrakech, Fès ou Meknès, est constituée de juifs qui ont fui l’inquisition et les persécutions en Espagne pendant les XIVe et XVe siècles. Ce sont les Megorashim (expulsés ou voyageurs). Toutefois, la présence juive au Maroc est attestée depuis la première diaspora après la destruction du premier temple (en 587 avant notre ère) ou du second temple par les Romains en 70. Ces communautés juives se sont installées dans le Sud marocain bien avant l’invasion arabe, parfois dans des zones reculées. Certaines ont perduré plus de 2000 ans, jusqu’à leur départ massif pour Israël, dans les années 1950-1960. Ce sont les Toshavim (habitants ou résidents). Certains de ces Toshavim ont vécu pendant des siècles avec les populations locales, les Berbères avec lesquels ils avaient généralement des liens commerciaux étroits.
Hypothèse : Une étude de l’ADN mitochondrial, transmis par la lignée maternelle, portant sur des juifs non ashkénazes et incluant 149 juifs marocains suggère que l’origine maternelle ancestrale des juifs marocains est commune entre les Megorashim et les Toshavim. Elle est proche de celle des ashkénazes, marquée par une influence espagnole. Elle est clairement distincte de celle des Nord-Africains non juifs, notamment des berbères1.
L’étude du chromosome Y des juifs marocains devrait montrer des résultats superposables à ceux de l’ADN mitochondrial. L’identification de branches familiales et la confrontation avec les données généalogiques et historiques pourraient permettre de préciser l’itinéraire suivi par ancêtres juifs marocains avant leur arrivée au Maroc et leurs différentes migrations.
Objectifs
- Déterminer l’origine géographique et ethnique des ancêtres des juifs marocains
- Confirmer ou infirmer l’origine commune des juifs marocains Megorashim et Toshavim.
- Préciser l’itinéraire des ancêtres des juifs marocains avant leur arrivée au Maroc.
Méthode :
- Confirmer l’origine juive marocaine (ou ibérique) des participants par des données historiques ou généalogiques classiques.
- Obtenir un consentement signé par les participants volontaires.
- Pratiquer un frottis buccal par écouvillon et analyser
l’échantillon par un laboratoire agréé.
Après l’amplification standard de l’ADN, l’assurance qualité et les techniques d’analyse, un sous- ensemble initial de séquençage complet du chromosome Y de l’échantillon sera effectué afin d’identifier de nouveaux variants SNP basse fréquence ou précédemment décrites qui délimitent une lignée donnée du chromosome Y. Le chromosome Y est transmis presque intégralement de père en fils, bien que des mutations uniques, mais génétiquement limitées se produisent de temps en temps, rendant chaque lignée distincte de toute autre lignée et, partant, utile sur le plan généalogique. Ces SNP seront ajoutés à un panel standard d’au moins 100 marqueurs du chromosome Y pour le génotypage de l’ensemble des échantillons. L’étude inclura également l’analyse d’une série de marqueurs STR, dans la mesure où de tels marqueurs sont inclus dans la désignation de lignage de certaines bases de données publiquement accessibles et documentées.
Pertinence : L’étude du chromosome Y peut donner un aperçu de la dispersion internationale de la communauté sépharade en général et des juifs marocains en particulier, ainsi que des origines génétiques de la communauté juive ibérique. Parallèlement aux recherches généalogiques conformes à la norme de généalogie, aux recherches historiques et à d’autres disciplines universitaires, cela peut servir de point d’ancrage à une étude plus approfondie des populations juives de l’ancienne péninsule ibérique.
Soutien : L’étude génétique sur les hommes Juifs sépharades est soutenue par la Fondation Avotaynu (New Haven, CT), l’Institut international de généalogie juive (Jérusalem) et la Fondation Brown (Teaneck, NJ).
Confidentialité :
Les informations recueillies pour cette étude sont uniquement à des fins de recherche pédagogique et historique. Aucune donnée médicale ne sera traitée ou obtenue et il n’y a aucune intention de commercialiser les résultats. Le programme peut contacter les participants pour obtenir des informations historiques dans le cadre de cette étude. Une fois l’étude terminée, une base de données publique sera établie avec l’accord des participants. Elle comportera le nom de famille, le nom et le lieu de naissance de l’ancêtre masculin le plus éloigné, ainsi que les marqueurs du chromosome Y. Aucune information d’identification supplémentaire ne sera partagée sans l’accord du participant.
Les résultats individuels seront communiqués à chaque participant incluant tout commentaire jugé relevant ou important par l’équipe de recherche.
Les principes directeurs de l’étude sont consultables à Principes directeurs du projet Avotaynu.
Pour plus d’informations, veuillez contacter raquellevytoledanomail@gmail.com